30 oct. 2007

A la manière de...

Parce qu'aujourd'hui, tandis qu'un étoile décline doucement, une autre étoile est apparue pour la plus grande joie de sa famille et de pas mal d'internautes aussi.

Parce qu'aujourd'hui, malgré la tristesse j'avais envie de vous faire découvrir un peu de ciel bleu.

Parce que pour ce post, je le sentais comme ça, j'avais envie d'emprunter ce style à Madame L., parce que ça collerait bien à ce que j'avais envie de raconter...

Je ne me suis pas toujours appelée Mademoiselle V. Pendant 13 ans (la moitié de ma vie), je me suis appelée Mademoiselle B. Comme ma maman. Madame B., ma petite étoile de grand-maman, avait passé ce nom à sa fille, qui me l'avait passée en retour, parce que mes parents "vivaient dans le pêché" et qu'en Suisse, les enfants de parents non-mariés prennent le nom de la mère.

A noter que si en Suisse j'étais Mademoiselle B., en France j'étais Mademoiselle V., étant bi-nationale.

J'avais des initiales chouettes, A.B. J'étais en haut de la liste de classe. Je m'étais toujours appelée Mademoiselle B., c'était moi, point barre, je ne me posais pas de question. Mon petit frère c'était Monsieur B., et mon Papa Monsieur V. C'était comme ça, pour moi c'était complètement normal. Et à mes camarades de classe qui soutenaient que ce n'était pas possible, "on ne peut pas avoir d'enfants si on n'est pas mariés", je disais que si, j'en étais la preuve vivante.

Et puis on grandit. Et on change, on arrive dans un âge difficile, des changements d'école, des incompréhensions sur les choses des grands, comment ça on est plus des enfants, comment ça le monde est méchant, comment ça la vie c'est pas comme dans les romans?

Et puis un jour, Mademoiselle B. mère et Monsieur V. décident, un peu pour faire plaisir à Madame B., un peu pour faciliter l'achat d'une maison, un peu pour des raisons qui m'échappent encore, de se marier. Pas à l'église, non, là faut pas pousser, mais à l'Hôtel de Ville, avec signatures de papier, témoins, fête et tout le tsoin-tsoin. Et nous alors? Mon frère et moi on se regarde. On va devoir changer de nom?

Oui.

Pas le choix. Je crois que la loi a changé très peu de temps après, mais à ce moment-là, pas moyen. Nous allions devenir Mademoiselle et Monsieur V. Passer au bas de la liste de classe. Prendre un nom souvent écorché, parce que déjà pas évident à prononcer juste en français, mais dans d'autres langues on en parle même pas... Un nom qui appartient à ma famille, oui, mais pas le mien.

J'avais perdu mon nom. Je me sentais coupée en deux. Petit à petit, le sentiment s'est atténué, mais aujourd'hui encore je regrette mon premier nom. B. Ces deux jolis arrondis. V. Cette point agressive.

Arrivée à ce moment de ma vie où le passé quelque part nous rattrape et où l'on se pose tant de questions sur l'avenir, mon nom redevient un sujet brûlant pour moi. Alors? Que faire? Tenter de le rechanger? Et si cela m'est refusé, comment vais-je réagir? Ou alors me marier à mon tour et prendre le nom de mon Monsieur R. de Petit Roux? Mais je n'aime pas plus la sonorité de ce nom en R. que de mon nom en V...

Tout s'embrouille pour le moment. Mais il reste une amertume et une tristesse de petite fille qui du jour au lendemain a dû signer ses rédactions V. plutôt que B.

6 commentaires:

a n g e l a dit…

HAN!

C'est horrible. Changer de nom c'est horrible! Je suis contente de savoir que mes enfants continueront de s'apeller du nom de leur papa, et moi du mien, quand Chéwi et moi on passera devant un adjoint au maire. Je ne pourrais tout simplement pas supporter qu'on m'apelle autrement que par le nom de mon père.

Pinaise, ça a du être super difficile. Des fois les Suisses hein, sont pas finauds...

alix a dit…

Ah ben ma pov, j'espère que tu trouveras une solution à ce problème.
Pourquoi te serait-il refuser que tu prenne ton véritable nom, celui que tu portais auparavant?
courage
biz

alix a dit…

bonjour les fautes, pardon :S

deedeen a dit…

>a n g e l: en fait, le fait d'appeler son enfant par le nom de la mère, moi je trouve ça normal. Mais je suis ptêtre pas objective sur le coup. En Suisse, la loi est spéciale, c'est comme si tu te marie, soit tu prendre le nom de ton mari soit tu l'ajoute à ton nom, ou alors le mari prend ton nom à toi.

Moi ce que j'ai vraiment envie, c'est de retrouver mon premier, mon "vrai" nom, et que mes enfants s'appellent comme ça aussi ensuite.

deedeen a dit…

>alix: oui, pourquoi? Je crois que ça vaut la peine d'essayer. Je dois encore passer un coup de fil demain, parce que pour trouver la bonne personne qui puisse me renseigner sur les tenants et aboutissants de cette démarche, c'est visiblement la croix et la bannière dans ma commune... Pffff, l'administration jte jure... ;-)

a n g e l a dit…

ben en fait
je me suis toujours dit qu'on savait que ma mère est ma mère, vu que bon c'est de son ventre dont je suis sortie, et que donc porter le nom de mon père, c'était comme de dire que lui aussi il m'a faite ;)

C'est pour ça que mes trois enfants portent le nom de leur papa, et que si je l'épouse un jour je garderai le nom de MON papa :)

Mais toussa est une question de sensibilité...