C'était ce week-end, c'était à Genève, c'était organisé par
Nice Future, et j'y étais le dimanche!
Un petit mot sur lieu qui m'avait déjà charmé
l'année passée: la Maison Communale de Plainpalais. Un petit bijou d'architecture Art-Nouveau, construite en 1906, avec fresques, vitraux et décorations au pochoir au plafond, entre autres. Rien que pour ce lieu magique, il vaut la peine de venir au festival!
Bon, sinon pour ce qui est du salon en lui-même: moins de marques présentes cette année j'ai trouvé, mais ce n'était pas important pour moi puisque je n'y allais pas à la découverte de nouvelles marques. Des expos, dont une intéressante sur les textiles "du futur" (mais pas assez d'informations, et un "tissu" qui m'a fait sauter au plafond: à base de fibre de tourbe! En Suisse, la tourbe est protégée, car il faut énormément de temps pour qu'elle se forme), j'aurais aimé avoir plus d'indications sur la fabrication de fibres à base de lait, de maïs, etc... Par contre, je suis à présent plutôt convaincue sur le Tencell/Lyocell comme matière semi-synthétique et durable.
La même expo que l'année passée sur le cycle de vie d'un vêtement, très chouette, quelques panneaux qui posent des faits et donnent des pistes sur ce que l'on peut faire concrètement pour réduire notre impact. Expo réalisée par Nice Future.
Les pièces réalisées pour les deux concours étaient présentées elles aussi... Et là... Bon, le concours de bijoux en matière recyclées ouvert à tous, il y avait du bon, et du vraiment pas bon... Quelques très chouettes pièces (une dizaine à tout casser), au milieu de plein de choses affreuses et qu'on aurait dit tout droit sorties d'une poubelle (ce qui était le cas, quand on y pense...). J'ai quand-même repéré un nom qui promet: Tinh Dang, mais impossible de trouver quelque chose de concret sur le net. J'espère avoir plus de retour après l'attribution des prix.
Sinon, pour l'autre concours, celui du SWISS ETHICAL FASHION AWARD, et bien... Comment dire... Pour un événement qui souhaite changer la vision du grand public qui veut que mode éthique = tissus rèches, écrus, coupes informes, vieux trucs de baba, laine qui gratte et machins importables, ils se sont bien plantés. Enfin, les créateurs je veux dire. Pourtant ce n'est pas le bout du monde selon moi, il n'y a que 3 silhouettes à réaliser. Mais j'étais atterrée. Sérieux quoi! J'ai hésité à prendre des photos pour vous montrer l'étendue des dégâts, je l'ai fait quand-même, mais vraiment, je n'ai rien vu de sexy, de frais, pas de belles coupes, pas de beau tomber, les couleurs on n'en parle même pas. Un fiasco selon moi. Les mots sont forts, peut-être, mais c'est mon avis tout subjectif. Je suis persuadée que les créateurs se sont donné beaucoup de peine pour créer ces pièces, mais là ça ne passe pas pour moi. Je ne remets pas en cause leur travail, juste leur vision de la mode éthique. Dommage.
Bon, et à part pour critiquer, j'y suis allé pourquoi à cet événement? Et bien pour les conférences. Cette année, pas de Petite A. pour perturber le maigre public présent (sans doute les gens ont préféré se balader dehors, avec ce beau temps je ne peux pas les blâmer!), donc, hop hop, je me réjouissais d'écouter des professionnels de l'écologie, du développement durable et de la mode.
Descriptif de la première:
Le vêtement de demain – quelles matières, quel processus, quelle éthique ?
Cette conférence se proposera d’explorer les nouvelles technologies et le design textile de demain.
Ces deux domaines, depuis peu, sont appelés à dialoguer et à s’entremêler, donnant naissance à des tissus dits sensibles ou intelligents, bousculant les esthétiques et la définition même d’un design textile. Les enjeux environnementaux et sociaux sont également au centre de cette réflexion, stimulant l’innovation et l’invention de nouveaux textiles moins impactants. C’est une consommation à haute humanité ajoutée.
INTERVENANTS
Juliette Sallin (CH)
Hanne-Louise Johannesen (DK)Oh my. J'ai cru que je partais au bout des trois premiers mots de la première intervenante (cette femme est peut-être adorable dans la vraie vie, mais ce n'est pas une oratrice. Oh que non. L'écouter parler a été une torture, à base de "heuuuu" tous les trois mots et d'un discours pas structuré, qui partait dans tous les sens et n'arrivait jamais nulle part). Heureusement, je suis restée car la
deuxième était passionnante. Mais ni pour l'une, ni pour l'autre, le problème de l'écologie n'était central. Rien de concret à se mettre sous la dent. Zut. J'ai malgré tout écouté avec plaisir Mme Johannesen, et du point de vue artistique et innovant, j'admire! Je ne peux que vous conseiller d'aller consulter
son site et d'admirer la "Climate Dress", robe dont la broderie lumineuse réagit au niveau de CO2, parce que non seulement elle véhicule un message fort, mais elle est aussi magnifique!
Et la deuxième:
Consommation responsable ?
Du vêtement « durable » au consom’acteur
Ce qui est intéressant dans le vêtement durable, c’est que la création textile n’est plus uniquement abordée comme seul moyen d’expression de la créativité. Le vêtement et plus largement l’achat durable prend position, il évoque un autre mode de vie à travers la proposition de consommer de façon responsable. Ces achats sont porteurs de sens et vont bien plus loin que le fait d’affirmer un style ou un goût vestimentaire. Ce nouveau type de consommation touche de plus en plus de citoyens. Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle approche de la consommation ? Quels sont les modèles les plus novateurs que proposent notre économie et ses acteurs ? Comment se conjuguent ces soucis éthiques face aux réalités économiques ? Cette consommation durable peut-elle devenir la norme dans une société de demain ?
INTERVENANTS
Rémy Zinder (CH)
Diana Duarte Rizzolio (CH)
Barbara Steudler (CH)Là c'était vraiment très intéressant, la discussion a pris, et les débats allaient bon train. Malheureusement, en parlant de train, il fallait que je retourne à la gare prendre le mien, et je n'ai pu assister à la fin de la discussion.
Vivement l'année prochaine?