Chez nous, c'est tout petit. Mais vraiment tout petit, petit. Par curiosité, j'ai mesuré la semaine dernière: 50 mètres carrés, ou presque (49.7 si l'on veut être précis).
C'est un peu pour ça que j'ai dû déménager mon ancien atelier/pièce à bordel qui a été transformé en chambre de Petite Douce. Je loue donc un petit atelier dans le village voisin. 20 minutes de marche à pied, ça nous fait notre promenade et ça m'oblige à sortir. Pas très pratique en vérité, je préférerais avoir tout sur place (oui, vous savez, pour les envies nocturnes de couture, ça vous arrive jamais?), mais bon. C'est mieux que rien.
Quand on a trouvé cet appartement, on a tout de suite eu un coup de cœur. Il a un cachet, du charme, avec ses parois neuchâteloises très rares dans le bas du canton (alors qu'on en trouve plus dans le haut, d'où nous partions, le dépaysement était ainsi moins rude), son parquet, sa salle de bain tout en long et autres petits plus. La situation géographique et le prix du loyer aidant, notre choix s'est porté sur ce petit trois pièces avec balcon et vue sur le lac dans une toute petite maison de trois appartements. Et l'on s'y plaît.
Mais. (Oui, parce qu'il y a un mais, vous vous en doutiez bien, sinon pourquoi écrire ce billet?)
Depuis la naissance de Petite A., nous avons dû faire face à une avalanche de cadeaux dont nous n'avions pas prévu l'ampleur. Que dis-je, l'ampleur, à ce stade je crois que l'on peut parler de magnitude. Au moins 15 sur mon échelle d'encombrement qui va de 0 à 10...
Je sais, je sais, je vais encore passer pour la pénible, la pourrie-gâtée qui ose se plaindre alors que tout le monde veut juste lui faire plaisir et lui rendre service.
Autant mettre les points sur les i: je ne suis pas parfaite, de loin, j'ai même un passé d'ancienne acheteuse compulsive (je suis guérie, heureusement pour moi et mon porte-monnaie!), j'adore faire les magasins (haaaaan, pour quelqu'un qui prône la décroissance, honte à moi!) mais pour REGARDER, juste pour le plaisir des yeux, et surtout de plus en plus pour me dire:
-Ah, ça je pourrais le faire moi-même
-Affreux, affreux affreux affreux!
-C'est joli, mais on en a vraiment pas besoin
-Etc...
Avant la naissance de la Petite Douce, on avait fait quelques achats, et on avait l'essentiel. C'est pourquoi quand par hasard on nous demandait de quoi on avait besoin on ne savait pas trop quoi répondre, parce qu'on estimait avoir besoin de rien de plus. Ce qui s'est avéré vrai. Mais ce qui n'a empêché personne de nous offrir quand même plein de petits gadgets et habits. Et quand je dis plein, ce sont des montagnes. J'ai arrêté de compter les peluches à 30... J'ai beaucoup apprécié les tricots fait-main (même si la propension de certaines personnes à tricoter de l'acrylique m'a poussé à ranger directement ces tricots-là dans un carton... Aïe aïe, désolée mais l'acrylique je n'arrive pas à le porter sur moi, alors je ne peux pas infliger ça à mon bébé!), les pots de miel et de confiture, les visites, les invitations à manger, les bons dans des magasins, l'amour... Mais, je le rappelle, chez nous c'est tout petit-petit, alors tous ces vêtements et jouets... C'était trop!
Je comprends, oh combien je comprends le plaisir de nos proches à choisir ce petit cadeau spécifique pour ce nouvel être qui vient de paraître et qu'on a envie de gâter. Ce plaisir, cette envie je les ai connu. Mais à présent je sais. Je sais qu'il faut absolument demander avant d'offrir quelque chose à des nouveaux parents, et que s'ils répondent qu'ils n'ont besoin de rien pour leur bébé, alors pourquoi ne pas proposer un repas, une aide pour le ménage, de l'alimentaire, une invitation à une balade, un pic-nic, un goûter, ou alors pourquoi ne pas écrire une adorable lettre, au nouveau-né, une lettre que l'on pourra lui lire plus tard quand il sera en âge de comprendre? Et si vraiment les parents déclinent toutes ses propositions, alors il faut savoir venir les mains vides, parce que ce qui compte, c'est d'être là, tout simplement. Présent, pour eux, pour le bébé, pour nous aussi. Et vivre. Et aimer.
Simple? Pas forcément.