28 sept. 2008

Montée

Atelier


:: Ceci est un texte écrit il y a une semaine et demi... L'automne est bel et bien là à présent!::

Lors de mon passage à vélo, de retour du boulot pour aller chercher la voiture, les bouchons se forment déjà. Vu leur ampleur, j'embraie sur le plan B, attaque la montée par les petites routes. En 5 minutes, me voici hors de la ville, le lac en contrebas, je traverse une campagne presque automnale. Paysage fumé, des nuages bas s'accrochent aux tiges hirsutes des champs moissonnés. Dans la forêt, les roux sont encore trop timides pour s'exprimer clairement, les sous-bois hésitent entre deux camaïeux, mais je sens que c'est bientôt les bruns qui l'emporteront. En quelques épingles à cheveux, me voici à 1136 m. d'altitude sur un replat plongé dans les nuages. Doux infini cotonneux, sans horizon, univers de tous les possibles. Ça et là, des moutons surgissent en bord de route. Petites incarnations concrètes de cette atmosphère d'ouate, j'ai envie de m'arrêter-là pour sentir la laine rêche sous ma paume. Mais la course est loin d'être finie, concentrée, je gère mes virages tout en laissant ma pensée vagabonder dans ce décor si familier.

Au fond d'une petite vallée, une mini plaine parsemée de bosquets de bouleaux, de tourbières me fait penser à une de ces barques à fond plat. Je bifurque pour suivre la ligne du train rouge, au bord du chemin les vaches tendent leur museau vers les fermes qui ponctuent ma route. Chères petites mères, c'est bientôt l'heure de la traite, le paysan viendra les chercher sous peu. Vie rurale que je ne connais pas, moi la fille des villes. Et là, un évidence, pensée qui s'impose à moi sans ambages: je ne tiendrai pas à ce rythme pendant encore une année. Je me donne 9 mois, le temps de finir la saison du club de conférences vers lequel je roule ce soir-là, et basta. A ce moment-là j'aurais remboursé ma dette, je n'aurai donc plus besoin de ce job supplémentaire. Je me concentrerai alors (en marge de mon travail principal dans le bureau de trad.) sur la création.

D'ici là, on verra bien, mais je ne me mets plus rien dessus, ça suffit, j'ai bien assez à faire comme ça.

Une dernière petite montée et c'est la grande descente vers les 1000 m. d'altitude et cette ville que j'aime mais qui ne me manque pas encore.

Durant notre dernier voyage, Mr D et moi avons bien réfléchi. Nous avons trouvé une solution qui nous comblerait tous les deux, c'est notre projet commun pour l'avenir. Un jour je vous en parlerai. Mais pas tout de suite. Il nous manque encore trop de pièces du puzzle.

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