15 sept. 2008

Un long voyage

Portuguese sunrise


Cette photo est de Mr Callahan...

48h. C’est le temps qu’il a fallu pour arriver là-bas. Nous sommes partis à 13h de chez nous le samedi, et nous sommes arrivés à 13h le lundi à Lisbonne. Mais ce fût un voyage en plusieurs étapes… D’abord Bâle, d’où nous avons pris le TGV de l’Est dimanche matin et où nous avons passé la nuit chez un Couchsurfer adorable. Puis Paris, bien sûr, où les 4 heures d’attente entre 2 TGV ont étés mises à profit pour bavasser avec Timy, un de mes meilleurs amis, rencontré lui aussi grâce au couchsurfing, et qui nous a rejoint pour un pique-nique improvisé aux Halles, tout embué qu’il était de sa soirée de la veille… Posés sur la pelouse en face de St-Eustache (un de mes endroits préférés dans Paname, allez savoir pourquoi…), on a refait le monde pendant quelques heures, petite parenthèse enchantée et non-climatisée entre deux traversées de la France. Promesse d’une venue imminente en Suisse, pour y rester peut-être?

Puis direction Paris-Montparnasse, un dernier passage chez les dames pipi pour être sûrs de trouver des toilettes propres avant 6 heures de train. Un TGV qui transperce la France de Paris à Irùn, des paysages plutôt monotones au début, puis le soleil qui se couche, et l’océan, enfin, entre Bayonne et St Jean de Luz.

Arrivés à Irùn (le souvenir d’un autre arrêt dans cette ville, il y a exactement 10 ans (la vache, 10 ans quoi!) se fait plus vivace. Nous étions alors en route pour le Paìs Vasco avec le cirque. Une tournée mémorable…), le douanier espagnol nous fait un caca nerveux à cause de l’Opinel glissé dans notre sac à pique-nique. Oui, entre la France et l’Espagne, à la gare, on aura dû passer les bagages aux rayons X (mais pas de portique détecteur de métaux ni fouille pour nous !), et paraît-il qu’il est interdit de voyager avec un couteau! Nous ne sommes pourtant pas en avion, il me semble nettement plus difficile de détourner un train… Devant l’insistance du douanier à me faire la morale en espagnol, je m’énerve un peu, m’embrouille la langue et tente vainement de lui expliquer que « c’est bien gentil que vous nous laissiez EXCEPTIONNELLEMENT le couteau pour cette fois, mais quand on reviendra dans 7 jours, vous allez faire quoi ? Je vais vraiment me le faire confisquer à ce moment-là ? Je préfère encore que vous le preniez contre cette pseudo-quittance et que vous me le rendiez quand je repasserai la frontière ici-même dans une semaine…» Peine perdue, le jeune homme me laisse hostilement l’objet du délit, et nous n’en entendrons plus parler de tout le voyage, même au retour…

Dans le train, compartiment couchettes. A 6 les couchettes. 3 couples donc, des hollandais frisant la cinquantaine, des français frisant la vingtaine et nous, petits suisses frisant la vingt huitaine (si je veux d’abord!). Une nuit ponctuée des ronflements du gros monsieur et des arrêts dans des gares dont nous ne verrons pas le nom. Un réveil par le contrôleur vers 7h, juste bien pour profiter du lever de soleil sur la campagne portugaise. Le Portugal, « déjà » ? Pas vu passer l’Espagne… Un désert aride s’offre à nos yeux, des constructions de pierres que la nature a bien voulu échafauder, des arbustes, des petits arbres, des buissons, et quelques moutons aussi. Très peu de villages. Quelques bergeries, fermes, entrepôts, et tous ont l’air abandonnés. Les premiers bâtiments délaissés d’une longue série, mais nous ne le savons pas encore.

Les dernières heures se traînent, nous arriverons avec deux heures de retard à Santa Apolonia. Fourbus, un peu sales, mais heureux d’arriver à bon port et de trouver des consignes automatiques, parce que notre hôte ne peut nous accueillir qu’à partir de 20h, et il est 13h…

Lisbonne se dresse devant nous, le soleil est au rendez-vous, l’aventure peut commencer. Ou continuer?

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